Au Groenland, plongée dans la mine de rubis de l’extrême

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Au Groenland, plongée dans la mine de rubis de l’extrême

Dans le petit bipropulseur de la compagnie Air Greenland qui vient de se poser, en sautillant, sur la piste verglacée de l’aéroport de Nuuk, capitale du Groenland, la vingtaine de passagers peut enfin reprendre son souffle. En ce mois glacial de février, où les températures peuvent descendre jusqu’à – 25 °C, il est difficile de voir où commence la piste d’atterrissage et où se terminent les eaux gelées du détroit de Davis. « S’il s’était posé un mètre trop tôt, nous aurions tous fini en glaçons dans la mer », lâche en toute décontraction un passager, avant de fermer son anorak, d’enfiler son bonnet et de descendre de l’appareil.

Dehors, le ciel est si blanc qu’il semble avoir glissé sur la ville recouverte de neige. Seules quelques maisons de couleur, posées comme des boîtes d’allumettes sur la côte escarpée, rompent la monotonie du paysage. Le seul, ou plutôt la seule qui brave le froid, est la statue d’Hans Egede, un missionnaire luthérien danois qui colonisa le Groenland au XVIIIe siècle, au prix de conversions forcées. Posé en haut d’une colline, celui-ci regarde vers le large, fier et imperturbable, le torse bombé et la tête haute. Régulièrement, des Groenlandais qui s’agacent de voir le premier colon danois ainsi célébré l’aspergent de peinture rouge. L’île, vaste comme l’Europe de l’Ouest, fait toujours partie du royaume du Danemark, même si elle a obtenu une autonomie renforcée en 2009.

Avec son désert blanc qui fond et son sous-sol riche, certains voient dans le Groenland une Arabie saoudite de l’Arctique

La veille, deux géologues sont arrivés de Norvège accompagnés de Vincent Pardieu, un gemmologue français qui a passé une bonne partie de sa vie à explorer les gisements de rubis autour du monde. Ils se rendent à Aappaluttoq, une mine qui ne ressemble à aucune autre, du fait de son isolement et de son emplacement, à quelques encablures du cercle polaire. Elle est l’une des deux seules en activité au Groenland. D’autres pourraient bientôt voir le jour dans cette région qui se réchauffe le plus vite au monde. La fonte du pergélisol, ces sols gelés tout au long de l’année, libère des millions de tonnes de dioxyde de carbone et déséquilibre les écosystèmes, mais donne aussi accès plus facilement à des ressources minières abondantes et jadis inaccessibles, comme les terres rares, le nickel, le cuivre ou encore le cobalt. Avec son désert blanc qui fond et son sous-sol riche, certains voient dans le Groenland une Arabie saoudite de l’Arctique.

Vue aérienne de la mine de rubis d’Aappaluttoq lorsque les opérations ont commencé, en mai 2017.

L’entreprise familiale norvégienne LNS est l’une des rares à s’y être aventurée. Spécialiste des chantiers de construction dans l’Arctique, où elle creuse des tunnels, construit des ponts et exploite des mines, elle a pris le contrôle, en 2016, du gisement de rubis d’Aappaluttoq, lorsque son ancien partenaire, le canadien True North Gems, a fait faillite. « Vous verrez, la mine vaut le détour », promet Vincent Pardieu, le visage mangé par une barbe grise et des lunettes en forme de losange, taillées comme des diamants.

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