La Banque de Norvège relève son taux pour la cinquième fois en moins d’un an

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La Banque de Norvège relève son taux pour la cinquième fois en moins d’un an

La Norvège veut clairement tuer l’hydre de l’inflation qui sévit dans tous ses secteurs. La banque centrale de ce pays, qui ne fait pas partie de la zone euro et de l’Union européenne, a acté ce jeudi son cinquième relèvement de taux directeur en moins d’un an. Face à l’inflation galopante, qui a tendance à se généraliser à tous les produits comme le constate également le Royaume-Uni, la Norges Bank a en effet de nouveau mis les bouchées doubles en relevant son taux directeur de 0,5 point, à 1,75%, tout en laissant entrevoir une nouvelle hausse en septembre. Ce nouveau resserrement monétaire est même plus prononcé que celui de 0,25 point que la gouverneure de la Banque centrale, Ida Wolden Bache, avait annoncé en juin.

Même en 2009, alors qu’elle devait éponger les dégâts causés par la crise des subprimes survenue quelques mois plus tôt, la banque centrale avait opté pour un relèvement inférieur à celui opéré aujourd’hui, de 25 points de base, à 1,5%.

Ce resserrement de la politique monétaire avait ensuite laissé la place à une période de stabilité à partir 2011. En mars 2016, la Banque de Norvège avait abaissé les taux de 50 points de base à 0,50% pour tenter de peser sur la couronne, alors que l’économie norvégienne souffrait encore des conséquences de la crise financière et de la chute du prix des hydrocarbures. Puis, en 2018, grâce à une croissance solide portée par des investissements pétroliers, la banque avait dû à nouveau relever son principal taux directeur de 25 points de base, à 0,75%.

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L’urgence malgré les commandes d’hydrocarbures

Aussi, la décision de la banque centrale peut surprendre, au regard des recettes colossales que le pays est en train d’engranger grâce à la vente de son gaz. Grâce à la flambée du prix du gaz naturel provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine, le pays scandinave a en effet plus que quadruplé ses exportations sur un an, selon des statistiques officielles. La vente de gaz a fait exploser le surplus de la balance commerciale norvégienne à 153,2 milliards de couronnes (15,6 milliards d’euros) en juillet, pulvérisant le précédent record établi en mars, selon les chiffres publiés par le SSB.

Hors production d’hydrocarbures et transport maritime, l’économie norvégienne a ainsi crû de 0,7% au deuxième trimestre, selon des chiffres publiés jeudi par l’institut de statistique national SSB, témoignant d’un net rebond après un coup de mou au premier trimestre (-0,6%). Même, le gouvernement norvégien s’attend à une croissance vigoureuse de 3,6% pour 2022.

Incendie de l’inflation

Or, plutôt que d’anticiper un regain de croissance grâce à son industrie gazière, la banque de Norvège préfère donc visiblement s’attendre à une explosion de l’inflation – comme celle observée en Angleterre – venant frapper le pouvoir d’achat des ménages.

L’inflation s’est encore accélérée en juillet dans le pays scandinave, à 6,8% sur un an.

« Un taux nettement plus élevé est nécessaire pour alléger la pression sur l’économie norvégienne et ramener l’inflation vers le niveau » officiel de la politique monétaire, a indiqué Wolden Bache jeudi dans un communiqué.

Excluant les prix de l’énergie et les variations fiscales, l’inflation sous-jacente, indicateur retenu par la Banque, s’est élevée à 4,5%, très au-delà de l’objectif de la politique monétaire qui est de 2%.

« Une hausse plus rapide des taux aujourd’hui réduira le risque que l’inflation s’installe durablement à un niveau élevé et qu’il y ait besoin d’un resserrement plus marqué de la politique monétaire à l’avenir », a noté la Banque de Norvège.

(avec AFP)