« L’électricité n’est pas un bien comme un autre, c’est un service public »

⚡« L’électricité n’est pas un bien comme un autre, c’est un service public »
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« L’électricité n’est pas un bien comme un autre, c’est un service public »

Economiste de l’énergie, Jacques Percebois est professeur émérite à l’université de Montpellier et directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie (Creden). Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Transitions électriques, qu’il a coécrit avec Jean-Pierre Hansen (Odile Jacob, 2017), et dans lequel, déjà, il s’interrogeait sur les difficultés de la libéralisation du secteur électrique initiée dans les années 1990.

Quelle a été la principale motivation pour créer un marché de l’électricité européen ?

A l’origine, l’idée était surtout de faire profiter le consommateur d’un prix le plus bas possible. La libéralisation du marché devait permettre d’accentuer les échanges et de faire baisser les prix. Il s’agit d’un changement de cap complet après la vague de nationalisations de l’après-guerre, en raison de la nécessité de faire des investissements de long terme.

En France, c’est la loi de 1946, qui, votée avec l’accord des communistes, notamment, engendre la nationalisation de 1 300 entreprises et la création d’Electricité de France (EDF). L’entreprise ressemble alors à une sorte d’administration avec un monopole d’importation et d’exportation, de transport, de production et de distribution. Il faut attendre 1974 pour que soit accéléré le programme nucléaire au moment des chocs pétroliers, avec 58 réacteurs. A cette époque, les Français sont très satisfaits d’EDF. L’entreprise a une bonne cote et symbolise le service public bien géré.

Le but n’était-il pas aussi d’accroître les interconnexions entre pays ?

Dès la fin des années 1950, il y avait un début d’interconnexion entre les pays, et ce, afin de permettre un secours mutuel, avec un marché spot, confidentiel, à Bâle, en Suisse. C’est ce que l’on a appelé « l’étoile de Laufenbourg », dans le sud de l’Allemagne, qui comptait trois branches principales d’interconnexion sur l’électricité entre l’Allemagne, la France et la Suisse. Aujourd’hui, 30 pays sont interconnectés en Europe et même au-delà, avec la Norvège et la Turquie. Ce qui représente 520 millions d’habitants.

Comment l’idée d’un grand marché s’est-elle installée ?

Plusieurs raisons vont changer la donne. Tout d’abord, un motif juridique, avec le rappel, dans les années 1980, par la Commission européenne, de la nécessité de respecter l’article 90 du Traité de Rome [1957, débuts du Marché commun], lequel prévoit que l’électricité doit être considérée comme une marchandise et que la concurrence doit s’appliquer à tous.

Les industriels, pour des raisons de compétitivité, réclament dès cette époque la suppression des barrières à l’entrée des marchés des autres pays. Les patrons allemands, entre autres, qui voulaient acheter de l’électricité à EDF ne le pouvaient pas, car ils devaient passer par leurs monopoles nationaux.

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