🪁Regain de tension entre les États-Unis et la Chine à propos de Taïwan
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Regain de tension entre les États-Unis et la Chine à propos de Taïwan
Xi Jinping met en garde les États-Unis contre une possible visite de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi à Taïwan.
Correspondant à Washington
La perspective d’une visite de Nancy Pelosi à Taïwan menace de déclencher une crise diplomatique majeure entre la Chine et les États-Unis. La présidente démocrate de la Chambre des représentants est arrivée lundi à Singapour avec une délégation d’élus américains pour une tournée asiatique de quatre jours. Elle doit se rendre en Malaisie, puis en Corée du Sud et au Japon. Son escale à Taïwan n’a été officiellement ni confirmée ni infirmée, mais Pelosi avait prévenu qu’elle ne donnerait pas de détails sur son itinéraire pour des raisons de sécurité.
Plusieurs sources, à Taïpei et à Washington, affirment que cette visite à haut risque aura bien lieu, et que la présidente de la Chambre pourrait arriver dès mardi soir dans l’île. L’absence de démenti pourrait être une confirmation implicite.
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La Chine a déjà mis en garde les États-Unis contre un voyage qui pourrait avoir un «grave impact négatif» sur les relations sino-américaines, promettant «des mesures fortes et résolues pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale».
«Si vous jouez avec le feu, vous allez vous brûler», a dit plus simplement le président chinois Xi Jinping à Joe Biden, jeudi dernier, au cours d’une longue conversation téléphonique. «J’espère que le côté américain le voit clairement», a ajouté Xi dans un langage assez peu diplomatique.
Si vous voulez jouer avec le feu, vous allez vous brûler
Xi Jinping, président chinois, à son homologue américain, à l’occasion d’une longue conversation téléphonique
«La rhétorique chinoise n’a pas de raison d’être», a déclaré lundi John Kirby, le porte-parole chargé des questions stratégiques du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche. «Il n’y a aucune raison pour que des mesures soient prises. Il n’est pas rare que des responsables du Congrès se rendent à Taïwan. C’est tout à fait conforme à notre politique telle qu’elle est prévue par la loi sur les relations avec Taïwan», a dit l’ancien amiral sur CNN. Il a aussi indiqué que le voyage de Pelosi avait été coordonné avec la Maison-Blanche. «Je ne vais pas parler des exigences en matière de sécurité, mais il est clair que nous voulons nous assurer que lorsqu’elle voyage à l’étranger elle peut le faire en toute sécurité, et nous allons nous en assurer».
Des signaux concrets
Les deux puissances ont appuyé leurs déclarations par des signaux concrets. La Chine a annoncé dimanche sans préavis des exercices militaires près des îles Pingtan, dans la province de Fujian, de l’autre côté du détroit de Formose, qui sépare Taïwan du continent. Des manœuvres aériennes ont aussi été annoncées. La Chine «semble se positionner» pour une démonstration de force avec des «tirs de missiles dans le détroit de Taïwan», a confirmé John Kirby.
Les États-Unis ont envoyé un porte-avions et son groupe aéronaval, qui a appareillé de Singapour en direction de la mer de Chine méridionale, tout en précisant qu’il s’agissait d’un mouvement planifié.
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Le voyage de Pelosi avait déjà été annoncé en avril, avant d’être repoussé après qu’elle eut attrapé le Covid. La représentante de Californie est une critique de longue date du Parti communiste chinois. Pendant une visite à Pékin en 1991, elle avait déployé une bannière en hommage aux morts pour la démocratie en 1989 sur la place Tiananmen. Elle avait depuis suscité à plusieurs reprises la colère des autorités chinoises en rencontrant le dalaï-lama, le chef spirituel tibétain en exil, et des dissidents chinois. Plus récemment, elle a exprimé son soutien aux manifestations démocratiques à Hongkong.
Mais son voyage à Taïwan est potentiellement porteur de conséquences diplomatiques bien plus importantes. La présidente de la Chambre, deuxième personnage dans l’ordre de succession des États-Unis, est une personnalité symboliquement plus importante qu’un simple membre du Congrès.
La tension créée par l’annonce de sa visite indique aussi que la politique d’ambiguïté stratégique des États-Unis à l’égard de Taïwan devient de plus en plus difficile à tenir. Volontairement ou non, Joe Biden lui-même s’est écarté à deux reprises ces derniers mois de la position officielle américaine, en affirmant que les États-Unis étaient engagés à venir en aide militairement à Taïwan en cas d’attaque chinoise. Le Département d’État a répété après coup que la politique américaine n’avait pas changé, mais ces commentaires du président n’ont pas échappé à Pékin.
Il ne faut pas sous-estimer la détermination du président Xi Jinping à affirmer le contrôle de la République populaire de Chine sur Taïwan
William Burns, directeur de la CIA
Joe Biden, qui fait face à une crise économique intérieure préoccupante en même temps qu’à un conflit en Europe, se serait volontiers passé d’une crise avec la Chine. Le président américain avait reconnu le mois dernier devant des journalistes que le Pentagone estimait que la visite de Pelosi «n’est pas une bonne idée pour le moment».
Mais si la prudence recommande de renoncer à cette visite, les États-Unis donneraient alors l’impression de se plier aux menaces chinoises, tout en reconnaissant de facto un droit de veto de Pékin aux mouvements d’officiels américains à Taïwan.
Entente entre démocrates et républicains
Sur le plan intérieur, Joe Biden risquerait aussi d’apparaître comme faible face à la Chine. Or, le soutien à Taïwan est l’un des rares thèmes sur lesquels républicains et démocrates sont d’accord au Congrès. Les élus républicains soutiennent la visite de Nancy Pelosi, et certains ont même proposé de l’accompagner.
La dernière crise similaire avait éclaté en juin 1995 quand le président taïwanais avait obtenu un visa pour prononcer un discours dans une université américaine. La Chine avait alors procédé à des essais de missiles, et les États-Unis avaient envoyé deux porte-avions croiser dans le détroit de Formose. Vingt-sept ans plus tard, la puissance militaire chinoise est devenue nettement plus redoutable, et la perspective d’un blocus de Taïwan, ou d’autres mesures coercitives de Pékin contre l’île, préoccupe considérablement le Pentagone. Les États-Unis craignent aussi le scénario d’une invasion en bonne et due forme.
«Il ne faut pas sous-estimer la détermination du président Xi Jinping à affirmer le contrôle de la République populaire de Chine sur Taïwan, a déclaré la semaine dernière le directeur de la CIA, William Burns, au cours du Forum d’Aspen sur la sécurité.Je pense qu’il est aussi déterminé à s’assurer que ses forces armées ont la capacité d’entreprendre une telle opération s’il décide de la lancer. Et je pense que les risques sont plus élevés que jamais, à mesure que nous approchons de la fin de cette décennie.»
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